Si dans l'amélioration de soi réside une vraie dynamique de progression légitime et positive, il serait illusoire d'aspirer à une espèce de perfection nauséabonde digne d'une machine lunaire de la Nasa. Explications.
L'enseignement de la séduction et du développement personnel tendent à nous guider vers une route d'éveil et d'amélioration de notre nous-même. Comprendre nos forces. Nos faiblesses. Connaissance de soi. Connaissance des autres. Connaissance de son environnement. Donner naissance à une envie de devenir meilleur et tendre vers le progrès. Telle est son ambition.
De nos jours, immergés dans une société américanisée de compétition et d'image, il m'est surprenant de voir toujours apparaître dans la communauté de la séduction une bande de fou furieux intégriste avide d'une espèce de perfectionnisme malsain réduisant la séduction à une prestation sportive digne d'un plongeon aux Jeux olympiques d'Athènes.
Pour vous conter mon histoire. Dernièrement sur un forum je lisais non sans rire, la critique d'un jeune apprenti séducteur pointant du doigt (de toute sa jeunesse) quelques gestes parasites identifiés sur un ancien chanteur au charisme fou et qu'on ne présente lui : Gainsbourg.
Au pays de de la séduction, il était le roi. Mais au pays des défauts, son kalif.
Soyez fiers de vos défauts
Je continue. En suivant le jeune apprenti dans sa prose, nous lisions à contrario son admiration à l'égard d'une personne au langage robotisé et chorégraphie lui inspirant le respect et l'admiration et qui, au final, en dégageait autant qu'un pétard mouillé d'une fête foraine.
L'enseignement de cette histoire m'amène à m'interroger. A quoi bon tout contrôler ? Tout rendre parfait. Tout maitriser. Pour quoi ? Pour qui ? Devenir une espèce de droïde D2R2 dénué d'âme et de charisme. Je le répète. Le charisme et la justesse se nourrissent non pas d'une quête technique visuelle mais d'une quête émotionnelle de son soi. De la projection de l'intérieure vers l'extérieur. Pas l'inverse. D'une envie profonde de tendre vers la vérité mais de ne pas l'atteindre. Juste s'en approcher avec humilité et élégance.
Le grand danger de la séduction et du séducteur moyen et je le dis avec les années, c'est finir par embrasser la propre caricature des livres et des films : gestes lents, voix posée, body langage calme, regard faussement travaillé, le séducteur dans toute son horreur et caricaturé à son extrême. Le séducteur vu par la société. Les livres. Les films. Les clichés. Les croyances. Les raccourcis.
Comme Gainsbourg, l'enseignement de l'histoire nous montre combien la séduction est un hymne à l'humilité et l'humanité (donc à la fierté de ses défauts) loin de la prouesse technique ou je ne sais quelle chorégraphie gestuelle millimétrée et grotesque.
Mes amis, gardons bien en tête l'existence de nos défauts comme des partenaires. Des partenaires de jeu qui participent de plein pied à cultiver notre charme, notre pouvoir de séduction et notre identité profonde à l'égard de nous-même et des femmes.